oxtorrent
Accueil » Film » Zack Snyder's Justice League - Film (2021)

Zack Snyder's Justice League - Film (2021)

Film de Zack Snyder Action, aventure, fantastique 4 h 02 min 18 mars 2021

Dans Zack Snyder's Justice League, déterminé à s'assurer que le sacrifice ultime de Superman n'a pas été en vain, Bruce Wayne fait équipe avec Diana Prince avec l'idée de recruter une équipe de méta-humains pour protéger le monde d'une menace aux proportions catastrophiques. La tâche s'avère plus difficile que Bruce n'avait pu l'imaginer, chacune des recrues devant faire face aux démons de leur passé, leur permettant de tous s'unir, formant enfin une ligue de héros sans précédent. Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash sont maintenant unis, mais peut-être trop tard, pour sauver la planète des terribles intentions de Steppenwolf, DeSaad et Darkseid.

Film Zack Snyder's Justice League - Film (2021)
SERVEUR 1

Non, on ne reviendra pas sur l’histoire intra de Justice League et de l’impensable retournement de situation digne d’un soap américain concernant la reprise du projet par son créateur. On ne parlera pas de l'étrange campagne marketing spoilant jusqu'au bout le film (chose que Zack Snyder avait commencé à faire via son compte Vero). On va s’intéresser au contenu, bien qu’il soit décevant.

Quelle était la vision originale de Snyder, ses vrais plans, ceux d’un film d’au moins 2h40 conçu pour le cinéma, avec des directives de studio et tout et tout ? On le verra peut-être un jour dans une autre version. Car plus qu’un director’s cut, Justice League 2021 est un fourre-tout, avec presque tout ce qu’a filmé Zack Snyder. Presque, car même certaines de ses séquences, principalement humoristiques, sont passées à la trappe, à croire que le réalisateur a pris en compte les remarques des fans sur les réseaux sociaux ("I heard you can talk to fish..."). Et si l’on peut (au choix) grincer des dents ou s’extasier devant la multitude de nouvelles séquences, force est d’admettre qu’un montage plus concis aurait gagné en limpidité. Les 4h passent comme une lettre à la poste mais, non pas que tout soit raté dans ZSJL – loin de là, nous n’avons malheureusement pas affaire à un chef-d’œuvre. Certains le pensaient ?

Dès le départ, le réalisateur l’avait précisé : Justice League sera moins sombre que Batman v Superman, doublé par une volonté du studio en pré-prod d’abandonner certaines séquences trop dépressives. Plus légère, plus comique, plus épique aussi et nettement plus violente (à prendre avec des pincettes), cette version rassasiera les fans sans les combler, comme une partie de jambes en l’air avec la première péripatéticienne dégueulasse trouvée en train de vomir sur un coin de la route après vingt ans de cabane. Pour autant, le long-métrage est bien entendu meilleur que la version charcutée de Joss Whedon (sans blague ?), avec de vrais personnages, de nouveaux enjeux, un autre rythme (pas aussi maîtrisé qu'annoncé) mais la même histoire.

Même histoire ne veut en revanche pas dire même manière de la raconter et Snyder, en la complétant récemment avec d’autres petites séquences, réussit à rendre cohérent un univers étendu qu’il a lui-même instauré il y a presque dix ans. Sans jouer au jeu des sept différences (même si l'on a de quoi s’occuper pendant un moment), on a clairement affaire à deux films distincts : scènes rajoutées, alternatives, modifiées, supprimées, dialogues plus soutenus, iconisation omniprésente, photographie impeccable, musique différente (hélas très redondante), effets relativement supérieurs, slow-mo… On est dans un film de Zack Snyder, n’en déplaise aux détracteurs.

On pourrait parler des heures des points faibles de cette version un poil trop longue et pas toujours aussi efficace qu’espérée, de ses personnages pas tous bien travaillés (Aquaman inutile, Flash/Barry insupportable), des séquences changées on ne sait pourquoi par Whedon tant elles sont identiques à deux/trois détails près, de cet épilogue gênant tourné à la hâte, sans compter les plans quasi-morts dans l’œuf de son réalisateur, mais il faut le dire : Zack Snyder’s Justice League marquera son temps. Non par sa qualité, non par son statut de film de super-héros quelque peu désuet (quoique bien en avance sur son temps pour un film originellement prévu pour 2017), non par son tapage médiatique exceptionnel, mais bel et bien par son statut de film – comme l’Homme de Fer – ressuscité, un fait à ce point unique, légitime et inspirant, qui reflète indubitablement ce que propose dans le fond le long-métrage.

#releasethesnydercut